Quand peut-on dire la doua du voyage ?

Les érudits divergent sur la mesure de la distance de voyage permettant de raccourcir la prière, avec plusieurs opinions, parmi les plus forts arguments :

La première opinion concernant le voyage  :

La distance pour raccourcir la prière et donc dire la doua du voyage  est de quatre buruds (environ 88 km), et c’est l’opinion de la majorité : les Malikites, les Chaféites, les Hanbalites, ainsi que certains anciens et Abu Yusuf, un Hanafite. Certains éminents juristes du hadith ont également choisi cette opinion, tout comme Ibn Baz.

Les preuves :

Premièrement : 

Ibn Abbas (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : “Ô habitants de La Mecque, ne raccourcissez pas la prière à moins de quatre buruds, de La Mecque à Ta’if et ‘Usfan.”
Ata a demandé à Ibn Abbas : “Dois-je raccourcir la prière à ‘Arafat ?” Il répondit : “Non, mais à ‘Usfan, Judah, et Ta’if.” Malik a dit : “Entre La Mecque, Ta’if, Judah et ‘Usfan, il y a quatre buruds.”

Ata ibn Abi Rabah rapporta : “Ibn ‘Umar et Ibn Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux) priaient deux unités et rompaient le jeûne après avoir parcouru plus de quatre buruds.”

Salim et Nafi’ rapportèrent d’Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait de lui) : “Il ne raccourcissait la prière que lors d’une journée complète, et cela correspond à quatre buruds.” Malik commenta : “C’est-à-dire quatre buruds.”

Il s’agit d’opinions de compagnons, et l’avis d’un compagnon est une preuve, surtout lorsqu’il contredit l’analogie.

Deuxièmement : cette mesure minimise les difficultés du voyage et des déplacements, contrairement à des distances plus courtes qui ne présentent pas les mêmes contraintes.

Troisièmement : c’est une distance qui combine les difficultés du voyage, tant en termes d’épuisement que de séjour, donc le raccourcissement est permis, tout comme pour une distance de trois jours, mais pas pour des distances moindres, car aucune preuve n’a été établie exigeant le raccourcissement pour celles-ci.

La deuxième opinion :

Le raccourcissement est permis pour tout voyage, tant qu’il est qualifié de tel, qu’il soit long ou court, sans limite définie. C’est l’avis des Zahiris, de certains Hanbalites, Ibn Qudamah, Ibn Taymiyyah, Ibn al-Qayyim, Ash-Shawkani, Ash-Shanqiti, Ibn Uthaymin et Al-Albani.

Quelle est la doua du voyage ?

فقد روى مسلم في صحيحه عن ابْنَ عُمَرَ أَنّ رَسُولَ اللّهِ صلى الله عليه وسلم كَانَ إِذَا اسْتَوَىَ عَلَىَ بَعِيرِهِ خَارِجاً إِلَىَ سَفَرٍ كبر ثلاثا ثم قال : سُبْحَانَ الَّذِي سَخَّرَ لَنَا هَذَا وَ مَا كُنَّا لَهُ مُقْرِنِينَ وَ إِنَّا إِلَى رَبِّنَا لَمُنْقَلِبُونَ، اللَّهُمَّ إِنَّا نَسْأَلُكَ فِي سَفَرِنَا هَذَا البِرَّ وَ التَّقْوَى، وَ مِنَ العَمَلِ مَا تَرْضَى، اللَّهُمَّ هَوِّنْ عَلَيْنَا سَفَرَنَا هَذَا وَ اطْوِ عَنَّا بُعْدَهُ، اللَّهُمَّ أَنْتَ الصَّاحِبُ فِي السَّفَرِ، وَ الخَلِيفَةُ فِي الأَهْلِ، اللَّهُمَّ إِنِّي أَعُوذُ بِكَ مِنْ وَعْثَاءِ السَّفَرِ، وَ كآبَةِ المَنْظَرِ وَ سُوءِ المُنْقَلَبِ فِي المَالِ وَ الأَهْلِ.

وَ إِذَا رَجَعَ قَالَهُنَّ وَ زَادَ فِيهِنَّ :

آيِبُونَ تَائِبُونَ عَابِدُونَ لِرَبِّنَا حَامِدُونَ.

Il est rapporté par Mouslim dans son authentique d’après Ibn ‘Omar que le Messager d’Allah (paix et salut sur lui) lorsqu’il montait à dos de sa monture pour partir en voyage, disait trois fois Allah est le Plus Grand, puis disait : « Gloire et pureté à Celui qui nous a soumis tout cela alors que nous n’étions pas capables de les maitriser. Et c’est vers notre Seigneur que nous retournerons. Ô Allah ! Nous Te demandons de nous accorder dans ce voyage la piété, la crainte ainsi que tout acte qui Te satisfait. Ô Allah ! Facilite-nous ce voyage et raccourcis pour nous sa distance. Ô Allah ! Tu es notre compagnon de voyage et le successeur auprès de nos familles.
Ô Allah ! Je cherche refuge auprès de Toi contre la fatigue du voyage, contre toute vue source de chagrin et contre tout malheur qui toucherait, nos biens et notre familles à notre retour. »

Au retour, on rajoute :

« Nous voilà de retour, repentants, dévoués et proclamant la louange de notre Seigneur. »

Allâhu akbar, Allâhu akbar, Allâhu akbar. Subhâna-lladhî sakh-khara lanâ hâdhâ wa mâ kunnâ lahu muqrinîn, wa innâ ilâ Rabbinâ la-munqalibûn. Allâhumma innâ nasaluka fî safarinâ hâdha-l-birra wa-t-taqwâ, wa min al-‘amali mâ tardâ. Allâhumma hawwin ‘alayna safaranâ hâdhâ, wa twi ‘annâ bu’dah. Allâhumma anta-s-sâhibu fi-s-safar, wa-l-khalîfatu fi-l-ahl. Allâhumma innî a’ûdhu bika min wa’thâi-s-safar, wa kaâbati-l-mandhar, wa sûi-l-munqalabi fi-l-mâli wa-l-ahl.

Âyibûn, tâibûn, ‘âbidûn, li-Rabbinâ hâmidûn.